Auto-écoles : quelles sont vos obligations vis-à-vis des candidats ?
Auto-écoles : conclure un contrat avec les candidats
Un contrat obligatoire. La Loi vous impose de conclure un contrat avec les personnes qui souhaitent passer le permis de conduire. Ce contrat, obligatoirement écrit, définit les conditions et les modalités de l’enseignement qui sera délivré, à titre onéreux.
Quel contenu ? Concrètement, le contrat que vous concluez avec le candidat doit mentionner les éléments suivants :
- s'agissant de vous et du candidat :
- o la raison ou la dénomination sociale de votre établissement, l'adresse de votre établissement, le numéro et la date de l'agrément préfectoral, la mention de la compagnie et du numéro de la police d'assurance, votre nom ;
- o le nom et l'adresse du candidat et, s'il est mineur, de son représentant légal ;
- l'objet du contrat ;
- l'évaluation du niveau du candidat avant l'entrée en formation, notamment le nombre prévisionnel d'heures de formation, lorsque cette évaluation est obligatoire ;
- le programme et le déroulement de la formation ;
- les moyens pédagogiques et techniques mis en œuvre pour la formation et l'évaluation du candidat ;
- les démarches administratives et formalités nécessaires que vous faites éventuellement en nom et place du candidat ;
- les obligations des parties : engagement de votre établissement à dispenser la formation et à présenter le candidat aux épreuves en fournissant les moyens nécessaires, engagement du candidat à respecter les prescriptions pédagogiques et le calendrier de la formation et de l'examen ;
- les conditions de résiliation ou de rupture du contrat et les modalités financières qui s'y attachent ;
- le tarif des prestations de formation quelle qu'en soit la forme et le tarif des éventuelles prestations administratives ;
- les modalités de paiement qui doivent préciser l'échelonnement des paiements ;
- l'existence ou l'absence de souscription de votre part à un dispositif de garantie financière permettant le remboursement au candidat des sommes trop perçues en cas de défaillance de votre établissement (en cas de souscription, le nom du garant et le montant de la garantie devront être mentionnés).
Un modèle-type à respecter. Le contrat doit respecter un modèle-type afin de faire baisser les coûts liés au permis de conduire et d’éviter aux candidats des facturations indues.
Le saviez-vous ?
Avant de conclure le contrat, vous devez procéder à une évaluation préalable du candidat dans un véhicule ou dans les locaux de votre établissement ou en ligne.
Premiers secours. Les exploitants d’auto-écoles doivent former les candidats aux notions de premiers secours qui sont désormais interrogés sur ce sujet lors de l’examen pratique du permis de conduire.
Auto-écoles : quels sont les frais à la charge des candidats ?
Une rémunération prévue au contrat. Le coût du permis de conduire pour le candidat est déterminé dans le contrat que vous signez avec lui. Mais une distinction s’impose…
Laquelle ? Il faut tout d’abord tenir compte de votre rémunération attachée au coût de la formation que vous dispensez auprès du candidat. Mais, en plus du coût de vos prestations, il existe des frais annexes, dont certains seulement peuvent être facturés au client.
Les frais autorisés. Les frais que vous pouvez facturer au candidat sont les frais d’accompagnement : il s’agit des frais ou majorations de prix, appliqués au candidat au titre de la présence d’un membre du personnel de votre auto-école lors de l’épreuve ou lors du transport du candidat sur le site de l’épreuve.
Concrètement. Ces frais (calculés en référence au tarif horaire de la formation pratique correspondante) couvrent forfaitairement les charges liées à l’épreuve de conduite et à l’épreuve du code. Ils ne peuvent excéder les prix appliqués par votre établissement pour les durées de formation suivantes :
- pour le permis des catégories A1, A2, A et BE : 1h30 ;
- pour le permis des catégories B1 et B : 1h ;
- pour les permis des catégories C1, C, D1 et D : 2h.
Les frais interdits. Les frais que vous ne pouvez pas facturer à un candidat sont :
- les frais de restitution de son dossier au candidat qui en fait la demande ;
- les frais de transfert de son dossier dans un autre établissement d’auto-école ;
- les frais de présentation (il s’agit de tous frais, quelles que soient leurs dénominations, ou toutes majorations de prix, appliqué(e)s à un candidat au titre de sa présentation à l’une des épreuves du permis de conduire ou dont le paiement est une condition à cette présentation).
Le saviez-vous ?
Les frais correspondant à la conclusion du contrat et au coût de la formation initiale ne sont pas considérés comme des frais de présentation.
Bénéficier d’une aide au financement. Il existe un dispositif d'aide au financement de la formation au permis de conduire appelé « permis à un euro par jour ». Son objectif est de favoriser l'accès au permis de conduire des jeunes âgés de 15 à 25 ans révolus par l'échelonnement du coût de la formation sur plusieurs mois. Dans le cadre du dispositif, l'Etat prend en charge les frais financiers en payant les intérêts aux banques. Les formations dispensées par les auto-écoles ayant le label « qualité des formations au sein des écoles de conduite » et les associations qui s'appuient sur la formation à la conduite et à la sécurité routière pour faciliter l'insertion ou la réinsertion sociale ou professionnelle peuvent en faire bénéficier leur candidat.
Une aide au financement du permis de conduire des apprentis. Le candidat aux épreuves du permis de conduire peut éventuellement, s’il est apprenti, bénéficier d’une aide forfaitaire de 500 €. Il doit alors :
- remplir les conditions suivantes :
- ○ avoir au moins 18 ans,
- ○ être titulaire d'un contrat d'apprentissage en cours d'exécution,
- ○ être engagé dans la préparation des épreuves du permis de conduire autorisant la conduite des véhicules de la catégorie B (véhicules légers) ;
- adresser une demande à son CFA comprenant :
- ○ la demande d'aide à proprement parler, dument complétée et signée (par lui-même),
- ○ la copie recto-verso de sa carte nationale d'identité ou de son passeport ou de son titre de séjour en cours de validité ;
- ○ la copie d'un devis ou d'une facture de l'école de conduite datant de moins de 12 mois.
Financement par le compte personnel de formation (CPF). Si votre auto-école a obtenu l’agrément préfectoral et que vous avez procédé à la déclaration administrative d’activité de prestataire de formation auprès de votre Direccte, la préparation à l’épreuve théorique du code de la route et à l’épreuve pratique du permis de conduire des véhicules des catégories B, C1, C, D1, D, C1E, CE, D1E, DE est éligible au compte personnel de formation (CPF). À cette fin, le candidat (titulaire du CPF) doit respecter un certain nombre de conditions :
- l’obtention du permis de conduire contribue à la réalisation d’un projet professionnel ou à favoriser la sécurisation de son parcours professionnel ;
- il ne fait pas l’objet d’une suspension de permis de conduire ou d’une interdiction de solliciter un permis de conduire (obligation vérifiée par une attestation sur l’honneur de l’intéressé produite lors de la mobilisation de son compte.
À noter. Le titulaire du CPF peut être un salarié, ou un travailleur indépendant, ou un travailleur handicapé accueilli en établissement et service d’aide par le travail (ESAT).
A retenir
Vous devez obligatoirement conclure un contrat écrit avec les candidats aux permis de conduire qui souhaitent être formés dans votre établissement. Ce contrat définit les conditions et les modalités de l’enseignement qui sera délivré.
La réglementation des frais que vous pouvez facturer aux candidats est strictement encadrée (certains frais sont autorisés et d’autres interdits) et doit être rappelée dans le contrat conclu avec ces derniers.
- Articles L 213-2 et suivant du Code de la route (contrat écrit)
- Articles R 213-3 et suivants du Code de la route (contrat écrit et frais imposables ou non au candidat)
- Loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d'orientation des mobilités
- Décret n° 2016-381 du 30 mars 2016 relatif aux modalités d'accès à la profession d'enseignant de la conduite automobile et de la sécurité routière
- Décret n° 2015-1571 du 1er décembre 2015 relatif aux conditions d'application de l'article L. 213-2 du code de la route
- Décret n° 2018-1338 du 28 décembre 2018 relatif aux formations éligibles au titre du compte personnel de formation
- Décret n° 2019-1 du 3 janvier 2019 relatif à l’aide au financement du permis de conduire pour les apprentis
- Décret n° 2019-22 du 11 janvier 2019 modifiant le décret n° 2005-1225 du 29 septembre 2005 modifié instituant une aide au financement de la formation à la conduite et à la sécurité routière
- Décret n° 2019-1194 du 19 novembre 2019 réservant l'aide au financement de la formation à la conduite et à la sécurité routière aux établissements d'enseignement, à titre onéreux, de la conduite et de la sécurité routière et aux associations exerçant une activité dans le champ de l'insertion ou de la réinsertion sociale ou professionnelle agréés labellisés
- Arrêté du 19 novembre 2019 modifiant l'arrêté du 29 septembre 2005 modifié portant approbation de la convention type entre l'Etat et les établissements de crédit relative aux prêts ne portant pas intérêt destinés à financer une formation à la conduite et à la sécurité routière
- Arrêté du 19 novembre 2019 portant approbation de la convention type entre l'Etat et les établissements d'enseignement ou les associations agréés prévue à l'article 2 du décret n° 2005-1225 du 29 septembre 2005 modifié instituant une aide au financement de la formation à la conduite et à la sécurité routière
- Arrêté du 6 octobre 2017 modifiant l'arrêté du 19 février 2010 relatif aux modalités de l'épreuve pratique de l'examen du permis de conduire des catégories B et B1
- Décret n° 2020-142 du 20 février 2020 définissant le contrat type d'enseignement de la conduite prévu à l'article L. 213-2 du code de la route
- Arrêté du 29 mai 2020 définissant le modèle de contrat type pour l'enseignement de la conduite pour la catégorie B du permis de conduire
- Loi n° 2020-1525 du 7 décembre 2020 d'accélération et de simplification de l'action publique