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Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail

Comment fonctionne le CHSCT ?

Date de mise à jour : 22/12/2020 Date de vérification le : 22/12/2020 7 minutes

Les membres du CHSCT disposent de moyens qui leur permettent d’assurer leur mission, telles que les heures de délégation, les visites trimestrielles, ou la mise à disposition de matériel.

Mais ce n’est pas tout : le fonctionnement du CHSCT est également rythmé par des réunions trimestrielles, que l’on peut qualifier d’ « ordinaires », ainsi que par des réunions extraordinaires, notamment dans les branches d’activité présentant des risques particuliers, ou dans certaines situations exceptionnelles.

Rédigé par l'équipe WebLex.
Comment fonctionne le CHSCT ?

Notez que les attributions jusqu’alors exercées par le CHSCT sont désormais dévolues au comité social et économique des entreprises d’au moins 50 salariés. Celui-ci est à mettre en place au plus tard au 31 décembre 2019.


De quels moyens le CHSCT dispose-t-il ?

Des heures de délégation. L'employeur laisse à chacun des représentants du personnel (titulaires et suppléants) au CHSCT le temps nécessaire à l'exercice de leurs fonctions.

Une durée précise ? Ce temps est au moins égal à :

  • 2 heures par mois dans les établissements employant jusqu'à 99 salariés,
  • 5 heures par mois dans les établissements employant de 100 à 299 salariés,
  • 10 heures par mois dans les établissements employant de 300 à 499 salariés ;
  • 15 heures par mois dans les établissements employant de 500 à 1 499 salariés ;
  • 20 heures par mois dans les établissements employant 1 500 salariés et plus.

Mais… Ce temps peut être dépassé en cas de circonstances exceptionnelles, ou lorsqu’un accord le prévoit.

Rémunération du crédit d’heures. Il faut préciser que le temps passé en délégation est de plein droit considéré comme du temps de travail et doit être payé à l'échéance normale avec la paie habituelle. Aucun membre du CHSCT ne doit subir de perte de salaire du fait de l’exercice de son mandat, étant entendu qu’il ne peut pas prétendre à un remboursement de frais professionnels qu’il n’a pas réellement exposés.

Liberté de circuler dans l’entreprise. Les membres du CHSCT bénéficient d’une liberté de circuler dans l’entreprise. Ils peuvent donc, dans le cadre de leurs heures de délégation, se déplacer librement dans leur établissement, et prendre tous les contacts nécessaires à l’accomplissement de leur mission, y compris auprès d’un salarié se trouvant à son poste de travail, à condition de ne pas gêner le fonctionnement du service.

Les visites trimestrielles. Le CHSCT doit procéder à intervalles réguliers à des inspections dans l’exercice de sa mission. Ces inspections « sur le terrain » doivent avoir lieu au moins une fois par trimestre, à l’instar du nombre de réunions ordinaires du comité.

Les moyens matériels. L’employeur doit fournir aux membres du CHSCT les moyens matériels nécessaires à l’accomplissement de leur mission (outils informatiques, de reprographie, local, panneaux d’informations et moyens de communication, etc.).

Le saviez-vous ?

La définition des moyens matériels mis à la disposition des représentants du personnel peut être effectuée dans le cadre d’un accord.


Les réunions trimestrielles : une obligation pour l’employeur

Un nombre minimum de réunions… Le CHSCT étant une instance représentative du personnel à part entière, l’employeur est tenu de réaliser a minima une réunion par trimestre.

Pour aborder différents sujets… Au cours de chacune de ces réunions, les membres du CHSCT devront être informés sur l’ensemble des questions relatives à la santé, la sécurité, et la prévention des risques professionnels.

Le saviez-vous ?

Si l’employeur ne réunit pas le CHSCT au moins une fois par trimestre, il peut être accusé d’entraver le bon fonctionnement de cette instance. Le délit d’entrave étant passible d’une peine d'un an d'emprisonnement et une amende de 3 750 euros… mieux vaut être vigilant !

Quels sont les sujets abordés lors de ces réunions ? L’ordre du jour des réunions du CHSCT est défini conjointement par l’employeur (ou son représentant dûment mandaté), qui préside le CHSCT, et le secrétaire du CHSCT. Pour être valable, il doit être cosigné par le Président et le Secrétaire du CHSCT.

Consultations obligatoires et ordre du jour. Les consultations rendues obligatoires par une disposition législative ou réglementaire ou par un accord collectif de travail sont inscrites de plein droit à l’ordre du jour (exemples : décision d’aménagement modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail, projet d’introduction et lors de l’introduction de nouvelles technologies, plan d’adaptation établi lors de la mise en œuvre de mutations technologiques importantes, mesures prises en vue de faciliter la mise, la remise ou le maintien au travail des accidentés du travail, etc.).

Quand et comment l’ordre du jour des réunions ordinaires doit-il être transmis ? Une fois l’ordre du jour arrêté, le président du CHSCT doit le transmettre à tous les membres du CHSCT, au moins 8 jours avant la date prévue pour la réunion, ainsi que l’ensemble des documents s’y rapportant, sans que ne lui soit imposée une forme particulière. L’employeur peut opter pour une transmission de l’ordre du jour et des documents afférents par voie électronique, notamment au moyen d’une liste de diffusion.

Avis consultatif. A défaut d’accord, le CHSCT est réputé avoir été consulté et avoir rendu un avis négatif à l’expiration d’un délai d’un mois à compter de la mise à disposition, par l’employeur, des différentes informations au travers de la base de données économiques et sociales (BDES). En cas de double consultation (CE/CHSCT), le CHSCT doit rendre son avis au plus tard 7 jours avant l’expiration de ce délai d’un mois.

Qui assiste aux réunions ? Le Code du travail n’impose pas de quorum ou de nombres minimum de représentants du personnel présents, pour considérer que le CHSCT s’est valablement réuni. Bien évidemment, si aucun membre du CHSCT n’est présent à la réunion, cette dernière devra être reportée.

Qui est convoqué ? Quoiqu’il en soit, l'employeur doit obligatoirement convoquer aux réunions :

  • tous les représentants du personnel au CHCST ;
  • le médecin du travail ;
  • le responsable du service de sécurité et des conditions de travail (à défaut, l'agent chargé de la sécurité et des conditions de travail) ;
  • les représentants syndicaux, s'il y en a ;
  • toutes les personnes que le CHSCT a demandé à consulter dans le cadre de ses travaux ;
  • l’inspecteur du travail, qui peut assister aux réunions de plein droit.


Quand faut-il organiser une réunion extraordinaire ?

A circonstances exceptionnelles, réunions extraordinaires… Selon le Code du travail, le CHSCT doit se réunir « plus fréquemment en cas de besoin »… Sont considérées comme nécessitant la tenue d’une réunion exceptionnelle les situations suivantes :

  • une demande motivée de deux membres du CHSCT,
  • la survenance d’un accident entraînant ou pouvant entraîner des conséquences graves ou à la demande motivée de 2 de ses membres représentants du personnel,
  • la survenance d’un événement grave lié à l’activité de l’établissement portant atteinte ou pouvant porter atteinte à la santé publique ou à l’environnement,
  • en cas d’urgence, c’est-à-dire en cas de divergence entre l’employeur et un membre du CHSCT du l’existence d’un danger grave et imminent. Dans cette hypothèse, il doit être convoqué dans un délai maximum de 24 heures.

Qui faut-il convoquer ? L’employeur doit convoquer les mêmes acteurs que dans le cadre des réunions ordinaires.

Questions des membres du CHSCT. Lorsqu’une réunion extraordinaire est demandée par 2 des membres du CHSCT, toutes leurs questions doivent être inscrites à l’ordre du jour sans modification.

A retenir

Eu égard aux sanctions encourues, l’employeur doit absolument apporter une vigilance particulière à la gestion des réunions du CHSCT et aux moyens mis à la disposition de chaque membre. Le fait de ne pas réunir le CHSCT, que ce soit dans le cadre des réunions ordinaires ou extraordinaires, peut en effet caractériser une entrave au bon fonctionnement de cette instance.

J'ai entendu dire

Est-il possible de tenir les réunions du CHSCT par visioconférence ?

Oui. Il est possible de recourir à la visioconférence pour réunir le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, lorsque l'employeur et les membres désignés du CHSCT ont conclu un accord en ce sens, et en respectant strictement le cadre défini par cet accord (qui pourrait par exemple limiter le recours à la visioconférence aux réunions ordinaires du CHSCT).En l'absence d'accord, ce recours est limité à trois réunions par année civile.
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Sources
  • Article L. 4614-7 à L. 4614-11-1 du Code du travail (organisation des réunions du CHSCT)
  • Article L. 4614-3 (nombre d’heures de délégation)
  • Décret n ° 2016-868 du 29 juin 2016 relatif aux modalités de consultation des institutions représentatives du personnel
  • Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 25 novembre 2015, n° 14-16067 (l’employeur peut transmettre l’ordre du jour des réunions par voie électronique)
  • Arrêts de la Cour de Cassation, chambre sociale, du 1er juin 2016, n° 15-15202 et n° 15-15251 à n° 15-15258 (remboursement de frais réellement exposés)
  • Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 9 novembre 2016, n° 15-17551 (les questions des membres du CHSCT doivent être inscrites à l’ordre du jour de la réunion extraordinaire)
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