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CHR : obtenir le statut d’artisan

Date de mise à jour : 07/07/2022 Date de vérification le : 07/07/2022 15 minutes

Exercer une activité artisanale suppose de détenir le titre d’artisan, un statut qui est strictement réglementé et nécessite de remplir de nombreux critères et de respecter plusieurs conditions. Quelles sont les conditions requises pour obtenir ce statut d’artisan ? 

Rédigé par l'équipe WebLex.
CHR : obtenir le statut d’artisan

Statut d’artisan : une question d’activité

Artisan : un statut. L’accès au statut d’artisan est strictement réglementé. N’importe qui ne peut se réclamer « artisan » : pour obtenir cette qualité, encore faut-il exercer soi-même le métier d’artisan, être inscrit au Répertoire des Métiers et justifier d’une qualification précise.

Artisan : une qualification. Certaines activités artisanales nécessitent de posséder une qualification professionnelle spécifique. C’est notamment le cas de :

  • l'entretien et la réparation des véhicules et des machines ;
  • la construction, l'entretien et la réparation des bâtiments ;
  • la mise en place, l'entretien et la réparation des réseaux et des équipements utilisant les fluides, ainsi que des matériels et équipements destinés à l'alimentation en gaz, au chauffage des immeubles et aux installations électriques ;
  • le ramonage ;
  • les soins esthétiques à la personne autres que médicaux et paramédicaux et les modelages esthétiques de confort sans finalité médicale ;
  • la réalisation de prothèses dentaires ;
  • la préparation ou la fabrication de produits frais de boulangerie, pâtisserie, boucherie, charcuterie et poissonnerie, de plats à consommer sur place, ainsi que la préparation ou la fabrication de glaces alimentaires artisanales ;
  • l'activité de maréchal-ferrant.

Artisan : des critères précis. Pour pouvoir relever de la qualité d’artisan, en plus de travailler dans l’un des secteurs évoqués ci-dessus, il faut justifier d’un diplôme, d’un titre ou d’une expérience professionnelle dans le métier concerné et exercer effectivement le métier. L’artisan pourra se voir attribuer le titre de maître artisan, après 2 ans de pratique professionnelle, s’il est inscrit au répertoire des métiers et est titulaire du brevet de maîtrise dans le métier artisanal exercé.

Concrètement. Il faut posséder soit un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou un brevet d’études professionnelles (BEP), soit un titre homologué ou enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles, soit une expérience professionnelle dans le métier d’au moins 3 ans. Lorsqu’aucun diplôme ou titre homologué ou enregistré n’existe dans le métier exercé, la qualité d'artisan peut être justifiée par un certificat ou une attestation de capacité professionnelle.

A noter. Dans l’hypothèse où l’artisan exerce un métier d’art, il peut se prévaloir de la qualité d’artisan d’art. Un métier d’art est défini, sur le plan juridique, comme une activité indépendante de production, de création, de transformation ou de reconstitution, de réparation et de restauration du patrimoine, caractérisée par la maîtrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière et nécessitant un apport artistique.

Métier connexe. Vous pouvez exercer un métier connexe à celui que vous exercez. Il existe néanmoins 2 conditions à réunir. Il faut, en effet, que le métier connexe :

  • fasse partie de la même activité que celui que vous exercez déjà ;
  • fasse appel à des compétences similaires à celles déjà mises en œuvre.

Exemple. Si vous êtes boulanger que vous souhaitez exercer comme boulanger-pâtissier, il ne vous sera plus demander de qualification supplémentaire !

Accès partiel. Vous pouvez demander le bénéfice d’une mesure de compensation auprès de la chambre des métiers afin de pouvoir se prévaloir d’une qualification professionnelle. A compter du dépôt de votre demande, la chambre des métiers aura 4 mois pour vous répondre. Pour prendre sa décision, elle devra comparer la qualification dont vous vous prévalez avec le diplôme qui est normalement requis.

Exemple. Une personne dont la tâche est, par exemple, de changer des robinets, pourra se prévaloir de la qualification de « plombier » sans en avoir nécessairement le diplôme.

A noter. Si la chambre des métiers accepte la mesure de compensation, il faut, lors de l’inscription au Répertoire des métiers, bien préciser que vous accédez à un métier au titre de l’accès partiel.

Le saviez-vous ?

Si un conjoint collaborateur ou un conjoint associé prend part habituellement à l’activité artisanale, il peut se prévaloir de la qualité d’artisan s’il en remplit les critères d’attribution.

L’assurance professionnelle. Vous devez, le cas échéant, souscrire une assurance professionnelle, au titre de votre activité, et mentionner cette assurance sur vos devis et factures, en précisant les coordonnées de l’assureur ainsi que la couverture géographique du contrat d’assurance.

Sanctions. Si vous exercez en tant qu’artisan alors que vous ne possédez pas les qualités requises, vous risquez une amende de 7 500 €.

Artisan : une immatriculation nécessaire au Répertoire des Métiers


Pourquoi s’immatriculer ? L’immatriculation est une obligation pour les personnes physiques ou les sociétés qui emploient moins de 11 salariés et qui exercent à titre principal ou secondaire une activité professionnelle indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services. 

Mais aussi. Une entreprise artisanale :

  • peut rester immatriculer au Répertoire des métiers lorsque le nombre de salariés est inférieur à 50 salariés (ce seuil sera porté à 250 salariés, à compter du 1er janvier 2020) ;
  • peut s’immatriculer au Répertoire des métiers lorsqu’elle emploie moins de 50 salariés et qu’elle reprend un fonds précédemment exploité par une personne immatriculée (ce seuil sera porté à 100 salariés, à compter du 1er janvier 2020) ;
  • demeurer immatriculer au Répertoire des métiers lorsqu’elle dépasse 50 salariés au titre de l'année de dépassement ainsi que les 2 années suivantes (cette condition sera supprimée au 1er janvier 2020).

A noter. Les entreprises artisanales employant au moins 50 salariés au 10 décembre 2016 peuvent demeurer immatriculées au Répertoire des métiers pendant encore 5 ans.

Concrètement. L’immatriculation est obligatoire pour les personnes qui exercent une activité artisanale dont la liste est fixée par Décret.

Où s’immatriculer ? Vous devez vous immatriculer au Répertoire des Métiers de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la région dans le ressort de laquelle votre établissement (ou le siège social pour une société) se situe. 

A noter. L’immatriculation au Répertoire des Métiers ne dispense pas, le cas échéant, de l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés. Les sociétés dont l’effectif devient supérieur à 10 salariés peuvent rester immatriculées au Répertoire des Métiers sans limitation de durée.

La demande d’immatriculation. Vous devez déposer votre demande 1 mois avant le début de votre activité. Sachez que vous pouvez déposer votre demande dans la limite d’1 mois après le début de votre activité si vous avez notifié la date de début de votre activité au plus tard à la veille de ce début d’activité par lettre recommandée avec AR. 

Le saviez-vous ?

Lors du dépôt de votre demande d’immatriculation, si vous êtes marié sous un régime de communauté, vous devez justifier que votre conjoint a été informé des conséquences sur les biens communs des dettes contractées par votre activité.

Pour les entrepreneurs individuels, il est conseillé de faire une déclaration d’insaisissabilité des biens immobiliers ou d’opter pour l’entreprise individuelle à responsabilité limitée qui permet d’isoler le patrimoine privé du patrimoine professionnel et de le protéger vis-à-vis des créanciers professionnels. 

Mentions obligatoires. Depuis le 1er octobre 2015, et notamment pour permettre à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de contrôler votre qualification professionnelle, il faut lors de l’immatriculation :

  • indiquer dans la déclaration l’identité et la qualité de la personne qui, au sein de l’entreprise, exerce le contrôle effectif et permanent de l'activité (à défaut, un engagement portant sur le recrutement un salarié qualifié professionnellement pour assurer ce contrôle) ; 
  • annexer au dossier la copie du diplôme ou du titre ou de toute pièce justifiant la qualification professionnelle requise. 

A noter. Lorsque la personne immatriculée s'est engagée à recruter un salarié qualifié pour assurer le contrôle de l’activité, une copie du contrat de travail et des pièces justifiant de la qualification du salarié doit être remise au plus tard dans un délai de 3 mois à compter de l'immatriculation de l'entreprise.

Attention. Si vous ne transmettez pas ces documents dans les 3 mois à compter de votre demande d’immatriculation, vous serez radié d’office. Ce sera également le cas si vous ne respectez pas vos obligations en matière de qualification professionnelle.

Délivrance d’un récépissé. Une fois la demande déposée, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat vous délivre un récépissé gratuitement. Il comporte la mention « en attente d’immatriculation ». 

L’immatriculation. Elle est effectuée par le Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat. Il dispose d’un jour ouvrable pour inscrire les personnes physiques après la réception du récépissé de dépôt de dossier de création d’entreprise par le Centre de Formalités des Entreprises. Pour les sociétés, il doit procéder à l’immatriculation un jour ouvrable après la réception de la notification de l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés. 

A noter. Vous devez vous faire remettre gratuitement 3 extraits d’immatriculation au Répertoire des Métiers.

Le saviez-vous ?

Le défaut de notification d’une décision sur votre demande d’immatriculation dans les 15 jours du dépôt de votre dossier (complet) vaut acceptation de votre demande.

Se faire radier. Si vous ne remplissez plus les conditions d’immatriculation, vous devez demander votre radiation dans un délai d’un mois. Toutefois, vous pouvez rester immatriculé dans les cas suivants : 

  • sans limitation de durée si vous détenez les qualifications pour être artisan ; en ce qui concerne les sociétés, ces conditions de qualification doivent être remplies par le dirigeant social, son conjoint associé ou un associé prenant part personnellement et habituellement à l'activité de l'entreprise ;
  • pendant une durée de 3 ans non renouvelable, lorsque les conditions énumérées ci-dessus ne sont pas remplies ; en cas de transmission de l'entreprise, le nouvel exploitant peut, sur sa demande, être immatriculé pour cette même durée.

A noter. En cas de décès de l’artisan immatriculé, la radiation est demandée par les héritiers ou les ayants droit dans un délai de 6 mois à compter de la date du décès. Sachez qu’il est possible de demander, à compter de la date du décès et dans le même délai de 6 mois, le maintien provisoire de l'immatriculation pour une durée d’1 an renouvelable une fois. En cas de liquidation amiable d'une société immatriculée, la radiation doit être requise à la diligence du liquidateur dans les 2 mois de la publication de la clôture de la liquidation.

Répertoire des métiers. L’ensemble des pièces justificatives à fournir pour l'immatriculation, la modification d’information ou la radiation est consultable ici.

Artisan : un stage obligatoire ou facultatif ?

Avant le 24 mai 2019. Un artisan devait suivre obligatoirement un stage avant de pouvoir s’immatriculer au Répertoire des métiers et de débuter son activité. Ce stage était assuré par les Chambres de métiers et de l’artisanat.

Depuis le 24 mai 2019. Les artisans n’ont plus l’obligation de suivre un stage avant de débuter leur activité. Ils peuvent toutefois suivre un stage facultatif, s’ils le souhaitent : il s’agit du stage d’initiation à la gestion organisé par les chambres de commerce et d’industrie (CCI) au bénéfice des commerçants. Notez que ce stage peut aussi être proposé par le réseau des Chambres de métiers et de l’artisanat sous le nom de « stage de préparation à l’installation ».

Contenu des stages. Ils comportent un module dédié aux modèles économiques d'entreprise (c’est-à-dire aux différentes méthodes permettant à l’entreprise d’être potentiellement rentable) ainsi qu'une information sur la responsabilité sociale des entreprises. Ils sont d’une durée minimale de 30 heures et sont proposés, au moins une fois par trimestre. Ils peuvent être suivis de façon dématérialisée (par Internet).

Des stages payants ? Une contribution financière peut être réclamée aux stagiaires.
 

A retenir

Pour être artisan, il faut remplir plusieurs conditions : il est nécessaire d’avoir les compétences professionnelles requises (justifiées par un diplôme ou une expérience d’au moins 3 ans) et de s’immatriculer au Registre des Métiers auprès de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat. 

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Sources
  • Articles R 8291-1 et suivants du Code du Travail (carte professionnelle)
  • Loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l'artisanat
  • Loi n° 2014-626 du 18 juin 2014 relative à l'artisanat, au commerce et aux très petites entreprises
  • Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, article 282 (carte professionnelle)
  • Loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique (articles 125 et 133)
  • Loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises (articles 4 et 11)
  • Décret n°98-247 du 2 avril 1998 relatif à la qualification artisanale et au répertoire des métiers
  • Décret n° 2015-810 du 2 juillet 2015 relatif à la qualité d'artisan et au répertoire des métiers
  • Décret n° 2017-445 du 30 mars 2017 relatif à la formation professionnelle des artisans
  • Décret n° 2017-767 du 4 mai 2017 relatif à la qualification professionnelle exigée pour l'exercice des activités prévues à l'article 16 de la loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion du commerce et de l'artisanat
  • Décret n° 2017-861 du 9 mai 2017 relatif à la qualification artisanale et au répertoire des métiers
  • Décret n° 2019-1272 du 2 décembre 2019 relatif aux stages prévus à l'article 59 de la loi n° 73-1193 du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat
  • Arrêté du 30 mars 2017 fixant la liste des actions d'accompagnement à la création d'entreprise délivrées par un réseau d'aide à la création d'entreprise ainsi que les justificatifs permettant de bénéficier de la dispense du stage de préparation à l'installation
  • Arrêté du 30 mars 2017 fixant la liste des formations à la gestion ainsi que les justificatifs permettant de bénéficier de la dispense du stage de préparation à l'installation
  • Arrêté du 25 septembre 2017 modifiant l'arrêté du 30 mars 2017 fixant la liste des actions d'accompagnement à la création d'entreprise délivrées par un réseau d'aide à la création d'entreprise ainsi que les justificatifs permettant de bénéficier de la dispense du stage de préparation à l'installation
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