Cotisation foncière des entreprises : un minimum à payer
Cotisation minimum de CFE : qui et où ?
Tout le monde est concerné. Dès lors qu’une entreprise est redevable de la cotisation foncière des entreprises (CFE), elle devra au moins payer la cotisation minimum : concrètement, cette cotisation minimum est due à partir du moment où la valeur locative du local qui sert de base au calcul de cette CFE est inférieure à un montant minimum.
Sauf… Il existe toutefois des exceptions à cet assujettissement obligatoire à cette cotisation minimum. Parce que le paiement de cette cotisation minimum suppose d’être concerné par la CFE, elle n’est effectivement pas due :
- dès lors que votre entreprise bénéficie d’une exonération permanente ou temporaire de CFE ;
- l’année de création de l’entreprise ;
- par les redevables de la taxe pour frais de chambres de métiers et de l’artisanat assujettis au seul droit fixe ;
- par les redevables réalisant un chiffre d’affaires (ou un montant de recettes) inférieur ou égal à 5 000 € ;
- etc.
Pas d’activité ? Une entreprise sans salarié (notamment les autoentrepreneurs) qui n’exerce pas d’activité n’est pas concernée par cette cotisation foncière des entreprises minimum. En effet, elle est considérée comme n'ayant pas débuté son activité tant qu'elle n'a réalisé aucun chiffre d'affaires ou recettes.
Le saviez-vous ?
Bien entendu, les entreprises dont la CFE, calculée suivant les règles normales, excède la cotisation minimum, ne sont pas soumises à cette dernière.
Où ? Cette cotisation minimum est due au lieu du principal établissement de l’entreprise. Dans la mesure où, en pratique, la majorité des entreprises n’ont qu’un établissement, elle sera due à cette adresse. Mais certaines entreprises peuvent avoir plusieurs établissements. Dans cette hypothèse, la cotisation minimum de CFE sera due au lieu où :
- le chiffre d’affaires est le plus important, en cas d’activité commerciale ;
- la valeur des objets fabriqués est la plus élevée, en cas d’activité industrielle ;
- sont enregistrées les commandes ou le plus gros des commandes en cas de prestations de services.
Notez que si votre entreprise exerce une activité dite « mixte », ces mêmes règles seront appliquées sur l’activité prépondérante.
Pas de local ? Il peut arriver que, pour exercer votre activité, vous ne disposiez pas nécessairement d’un local d’exploitation. Dans ce cas, il faut distinguer plusieurs situations :
- si vous êtes titulaire d’un contrat de domiciliation commerciale, vous êtes redevable de la cotisation minimum au lieu de votre domiciliation ;
- si vous n’êtes pas sédentaire, vous êtes redevable de la cotisation minimum au lieu de la commune de rattachement mentionnée sur le récépissé de consignation ou, à défaut de ce récépissé, au lieu de votre habitation principale ;
- si vous êtes domicilié fiscalement au lieu de votre habitation, vous êtes redevable de la cotisation minimum à ce lieu.
Notez que si vous exercez une activité de remplacement (médecin généraliste par exemple), l’établissement principal sera celui où vous avez passé le plus de temps au cours de l’année concernée.
Le saviez-vous ?
Les commerçants non sédentaires qui ne disposent d'aucun local ni terrain ne sont pas imposables au lieu de leur emplacement de marché.
Cotisation minimum de CFE : combien ?
Un barème établi par la commune. C’est à la collectivité locale qu’il revient de déterminer les bases d’imposition de cette cotisation minimum. La CFE minimum est égale au produit de la base minimum par le taux global de CFE voté chaque année et applicable pour l'année d'imposition, augmenté des frais de gestion de la fiscalité directe locale.
Un barème. Pour 2023, le barème est le suivant :
Montant du chiffre d’affaires ou des recettes (en €) |
Montant de la base minimum (en €) – |
Inférieur ou égal à 10 000 |
Entre 237 et 565 |
Supérieur à 10 000 et inférieur ou égal à 32 600 |
Entre 237 et 1 130 |
Supérieur à 32 600 et inférieur ou égal à 100 000 |
Entre 237 et 2 374 |
Supérieur à 100 000 et inférieur ou égal à 250 000 |
Entre 237 et 3 957 |
Supérieur à 250 000 et inférieur ou égal à 500 000 |
Entre 237 et 5 652 |
Supérieur à 500 000 |
Entre 237 et 7 349 |
Chiffre d’affaires ? Le montant du chiffre d’affaires ou des recettes à prendre en compte correspond à celui réalisé au cours de la « période de référence » (ramenée le cas échéant sur 12 mois) : il s’agit de l'avant-dernière année civile (N-2) précédant celle de l'imposition ou le dernier exercice de 12 mois clos au cours de cette même année (si les dates de clôture de l'exercice ne coïncident pas avec l'année civile).
Le saviez-vous ?
La base minimum sert non seulement à calculer la CFE, mais aussi les impositions annexes ou additionnelles à cette CFE (taxe pour frais de chambre de commerce et d’industrie, taxe spéciale d’équipement, etc.).
A retenir
La cotisation minimum est due, par principe, par toutes les entreprises dont le montant de la cotisation foncière est calculé sur des bases très faibles. Il s’agit souvent, en pratique, d’entreprises qui disposent de très petites surfaces commerciales ou professionnelles.
- Articles 1647 D du Code général des impôts
- BOFiP-Impôts-BOI-IF-CFE-20 et suivants
- Réponse ministérielle Micouleau, Sénat, du 27 octobre 2016, n° 21171 (pas de CFE pour une entreprise sans activité)
- Loi n°2017-1837 du 30 décembre 2017 de finances pour 2018 (article 97)
- Décret n° 2019-559 du 6 juin 2019 portant incorporation au code général des impôts de divers textes modifiant et complétant certaines dispositions de ce code
- Arrêt du Conseil d’État du 10 juillet 2019, n° 413946 (notion de principal établissement)
- Communiqué de Presse du Ministre de l’Action et des Comptes Publics du 7 novembre 2019, n°862 (exonération de cotisation minimum pour les « très petites entreprises »)
- Décret n° 2020-897 du 22 juillet 2020 portant incorporation au code général des impôts de divers textes modifiant et complétant certaines dispositions de ce code
- Décret n° 2021-744 du 9 juin 2021 portant incorporation au code général des impôts de divers textes modifiant et complétant certaines dispositions de ce code
- Décret n° 2022-782 du 4 mai 2022 portant incorporation au code général des impôts de divers textes modifiant et complétant certaines dispositions de ce code
- Actualité du Bulletin officiel des finances publiques (BOFIP) du 24 août 2022 : « CFE –Précisions sur la définition du principal établissement pour l'imposition à une cotisation minimum – Actualisation pour 2022 du barème de fixation de la base minimum »
- BOFIP : BOI-IF-CFE-20-20-40-10
- BOFIP : BOI-IF-CFE-20-40-20