Syndic de copropriété : ce qu’il faut savoir
Syndic de copropriété : une obligation ?
Le syndic, c’est quoi ? Le syndic de copropriété est l’organe exécutif de la copropriété dont le mode de fonctionnement est strictement réglementé. Il a notamment pour activité et pour charge la gestion de l’immeuble divisé en lots et détenu par plusieurs copropriétaires.
À ne pas confondre ! Il ne faut pas confondre « syndic » et « conseil syndical ». Le conseil syndical est une émanation de l’assemblée des copropriétaires et a pour objet d’assister et de contrôler la gestion du syndic.
Une obligation ? La présence d’un syndic dans une copropriété est obligatoire, même lorsqu’il n’y a que 2 copropriétaires (une convention prévoyant le contraire sera nulle).
Le syndic, c’est qui ? Il en existe 2 types : le syndic non professionnel et le syndic professionnel.
Le syndic non professionnel. Le syndic non professionnel peut être soit un copropriétaire bénévole, soit une coopérative. Dans les 2 cas, le syndic est nécessairement propriétaire d’un lot composant la copropriété.
Le syndic professionnel. En règle générale, il s’agit d’un professionnel de l’immobilier qui doit répondre à plusieurs critères, à savoir :
-
posséder une garantie financière suffisante destinée à assurer à la copropriété le remboursement de ses fonds en cas de faillite ;
-
posséder une assurance de responsabilité civile professionnelle ;
-
ouvrir un compte bancaire ou postal séparé ;
-
avoir la carte professionnelle de « gestion immobilière » délivrée par la préfecture.
Le saviez-vous ?
Pour obtenir cette carte professionnelle, le syndic professionnel doit :
-
justifier d’une aptitude professionnelle (diplôme et / ou solide expérience sur le terrain) ;
-
disposer d’une garantie financière destinée à assurer les fonds qu’il détient pour le compte de tiers, le montant de la garantie minimum est de 110 000 € (sa carte professionnelle porte la mention « peut recevoir des fonds » et tous ses documents commerciaux doivent mentionner le montant de la garantie, le nom et l’adresse du garant) ;
-
bénéficier d’une assurance en responsabilité civile professionnelle contre les conséquences pécuniaires dont il pourrait être tenu responsable dans le cadre de ses activités ;
-
prouver qu’il n’est pas frappé d’une incapacité ou d’une interdiction d’exercer la profession.
Comment choisir son syndic ? C’est l’assemblée générale des copropriétaires qui désigne le syndic par un vote à la majorité des voix de tous les copropriétaires (l’assemblée générale ne peut déléguer ce pouvoir). À défaut de désignation par l’assemblée générale, le syndic sera choisi par le président du tribunal judiciaire.
Le saviez-vous ?
S’agissant du choix d’un syndic, il est normalement prévu une mise en concurrence de plusieurs projets de contrat de syndic avant la tenue de l’assemblée des copropriétaires appelée à se prononcer sur la désignation du syndic.
La loi Macron précise, à ce sujet, que le conseil syndical est dispensé de procéder à cette mise en concurrence si l’assemblée annuelle précédente décide d’y déroger. Notez que cette question doit être obligatoirement inscrite à l'ordre du jour de l'assemblée générale concernée.
À noter. Lorsqu’un syndic provisoire a été nommé, notamment par les promoteurs dans le cadre d’une construction neuve, ce syndic doit voir sa désignation ratifiée dans le délai d’1 an suivant la mise en copropriété.
Syndic de copropriété : une relation contractuelle
Un contrat de mandat. Le contrat de mandat du syndic fixe sa durée et précise ses dates calendaires de prise d'effet et d'échéance, ainsi que les éléments de détermination de la rémunération du syndic. Il détermine les conditions d'exécution de ses missions.
Le saviez-vous ?
Il existe désormais un modèle de contrat unique de syndic qui a pour but d’améliorer les relations entre les copropriétaires et le syndic de copropriété. Ce contrat unique s’impose à tous les contrats de syndic conclus ou renouvelés depuis le 1er juillet 2015.
Quelle durée maximale ? Le mandat de syndic ne peut excéder 3 ans. Rappelons toutefois une exception : la nomination d’un syndic provisoire lors de la construction de l’immeuble ne peut pas excéder 1 an.
Fin du contrat. À l’arrivée du terme prévu au contrat, le renouvellement du syndic par un nouveau vote de l’assemblée générale est possible (précédé d’une nouvelle mise en concurrence, sauf si le conseil syndical décide de ne pas y procéder). Mais il arrive que le contrat prenne fin avant l’arrivée du terme prévu :
-
par démission du syndic (sauf intention de nuire ou abus de ce dernier) : le syndic doit respecter un préavis de 3 mois ; il faut qu’il formule une intention définitive et non une simple manifestation de volonté de démissionner ;
-
par révocation du syndic si celui-ci a commis de graves erreurs dans le cadre de sa mission sur vote de l’assemblée générale (il y aura également révocation si l’assemblée générale vote pour la nomination d’un nouveau syndic) ;
-
par décès du syndic bénévole.
Changement de syndic. L’ancien syndic doit remettre au nouveau plusieurs documents dans un délai d’1 mois, dont une copie est remise au conseil syndical, à savoir :
-
la situation de trésorerie ;
-
la totalité des fonds disponibles immédiatement ;
-
l’ensemble des documents et archives du syndicat.
À noter. Dans un délai de 2 mois, l’ancien syndic doit également remettre :
-
le solde des fonds disponibles après apurement des comptes ;
-
l’état des comptes des copropriétaires et du syndicat.
Syndic défaillant. En cas d’empêchement ou de carence du syndic, si le règlement de copropriété ne prévoit rien, un administrateur provisoire est désigné par le président du tribunal judiciaire par tout intéressé suite à une mise en demeure du syndic demeurée infructueuse pendant plus de 8 jours, sauf situation d’urgence. Cette désignation ne vaut pas révocation du syndic.
Les rémunérations du syndic de copropriété
Une rémunération forfaitaire. La rémunération est encadrée par le contrat. Le syndic perçoit une rémunération annuelle forfaitaire dont le montant peut être révisé annuellement.
Le forfait. Il contient toutes les prestations fournies par le syndic au titre de sa mission (qui comprend notamment l’administration, la conservation, la garde et l’entretien de l’immeuble). Une liste des prestations incluses dans le forfait doit être annexée au contrat. Le montant du forfait (révisé annuellement) ainsi que les modalités de versement sont déterminés dans le contrat.
=> Consultez l’annexe contenant la liste non limitative des prestations incluses dans le forfait
À noter. Certaines rémunérations sont comprises dans le forfait et ne peuvent donner lieu à une rémunération supplémentaire. Il s’agit :
-
des formalités de déclaration de sinistre concernant les parties communes et les parties privatives quand le sinistre a sa source dans les parties communes ;
-
la gestion des règlements aux bénéficiaires.
À noter bis. Certaines prestations peuvent être incluses dans la rémunération par forfait. Ce choix appartient aux parties lors de la conclusion du contrat. Il s’agit de :
-
la préparation, convocation et tenue des assemblées générales, autre que l’assemblée générale annuelle ;
-
l’organisation de réunions avec le conseil syndical.
À noter ter. Des prestations peuvent être exclues de la rémunération par forfait, à savoir :
-
l’ouverture d’un compte bancaire ou postal séparé au nom du syndicat par le syndic ;
-
l’accès en ligne sécurisé aux documents dématérialisés relatifs à la gestion de l’immeuble ou des lots gérés ;
-
l’archivage par le syndicat des copropriétaires à une entreprise spécialisée à ses propres frais.
Une rémunération particulière. Le syndic peut percevoir une rémunération complémentaire lorsqu’il effectue une prestation particulière dont le montant est prévu dans le contrat ainsi que le mode de calcul. Certaines prestations font l’objet d’honoraires, notamment celles relatives aux travaux. Les prestations particulières qui donnent lieu à une rémunération spécifique sont limitées et listées par un décret.
À retenir
Un syndic de copropriété est obligatoire dans une copropriété. Son statut est régi par des règles d’ordre public qui définissent ses missions. Il est lié par un contrat de mandat au conseil syndical auquel il doit rendre des comptes et qui détermine sa rémunération.
- Loi no 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis
- Décret no 67-223 du 17 mars 1967 pris pour l'application de la loi no 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis
- Loi no 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques (article 88)
- Rapport au Président de la République relatif à l'ordonnance no 2019-1101 du 30 octobre 2019 portant réforme du droit de la copropriété des immeubles bâtis
- Ordonnance no 2019-1101 du 30 octobre 2019 portant réforme du droit de la copropriété des immeubles bâtis
- Décret no 2015-342 du 26 mars 2015 définissant le contrat type de syndic de copropriété et les prestations particulières, prévus à l'article 18-1 A de la loi no 65-557 du 10 juillet 1965 modifiée fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis
- Arrêt de la Cour de Cassation, 3e chambre civile, du 20 juin 1978, no 76-15154 (nomination d’un administrateur provisoire et non révocation du syndic)